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Érosion côtière

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Rosalie Fischer

Rosalie Fischer

L'érosion côtière

Le littoral et les berges sont des milieux importants pour les Nord-Côtiers, que ce soit pour des raisons culturelles, économiques ou récréatives. Depuis des années, l’érosion côtière est une problématique qui touche plusieurs secteurs de Sept-Îles, tels que Sainte-Marguerite, les Plages et Moisie. Certaines solutions temporaires ont été mises en place au fil du temps, mais des mesures d’adaptation durables demeurent nécessaires. De petits gestes posés au quotidien peuvent aussi contribuer à protéger les milieux naturels de l’érosion côtière. 

Les dynamiques de l'érosion

L’érosion côtière est un phénomène naturel qui se caractérise par la perte de matériaux le long des côtes et qui entraîne le recul de celles-ci (MELCCFP, 2023). Sur la Côte-Nord, ce sont principalement les vents, les vagues, les marées et le couvert de glaces qui influencent l’érosion. Les précipitations, les cycles de gel-dégel du sol et les courants marins sont d’autres agents érosifs qui contribuent à la dégradation du littoral. Ainsi, l’érosion dépend du type de côte, de sa composition et de son exposition aux différents agents érosifs (Lajoie et al., 2007).

Chaque section de la côte reçoit différemment les agents érosifs et les sédiments qui sont transportés par le courant ou par les rivières. Selon la dynamique de transport des sédiments, certaines berges peuvent être en perte de sédiments alors que d’autres en accumulation. En d’autres mots, on peut observer une perte de terrain par endroits tout comme un avancement de la plage peut survenir ailleurs. Un équilibre est possible entre ces deux dynamiques, lorsque l’apport en nouveaux sédiments est aussi important que la perte par l’érosion. 

Phénomènes à grand impact

Les changements climatiques sont une cause importante de l’augmentation de l’érosion des côtes. Le réchauffement de la planète engendre l’augmentation de la fréquence et de la force des tempêtes, le relèvement du niveau de la mer et la diminution du couvert de glace, des phénomènes qui ont un impact direct sur les dynamiques du littoral. Le processus naturel d’érosion des berges est aussi amplifié par les activités suivantes : la destruction de la végétation naturelle, les barrages sur les rivières, l’artificialisation des rives et certains usages de celles-ci (Stratégies Saint-Laurent, 2023). 

Tout ce qui implique une dénaturalisation du littoral et des berges est problématique pour leur cohésion. Par exemple, les structures rigides installées pour protéger nos infrastructures humaines, comme des murs de béton ou des enrochements, contribuent à amplifier le phénomène. Ce type d’aménagement accélère l’érosion aux extrémités des structures de protection. Un phénomène que l’on appelle ‘’effet de bout’’. La turbulence occasionnée par l’arrivée des eaux aux extrémités de l’infrastructure gruge le sol de la portion non protégée adjacente (Gouvernement du Québec, s.d). Les fortifications rigides causent aussi la réflexion des vagues et le creusement en avant de la structure de protection. Ainsi, au fil du temps, le problème d’érosion est déplacé ailleurs. D’autres activités humaines telles que le piétinement de la végétation amplifient aussi l’érosion. 

Effets de l'érosion sur les habitats

En plus d’avoir des répercussions importantes sur le patrimoine bâti et la sécurité publique, l’érosion côtière a un impact sur les habitats côtiers. Ce processus affecte notamment les herbiers de zostère en augmentant la quantité de sédiments en suspension dans l’eau et en diminuant l’accès à la lumière nécessaire à cette plante aquatique. Les herbiers de zostères agissent comme habitat et comme nourriture pour des espèces à la base de l’ensemble des chaînes alimentaires (Gouvernement du Canada, 2011). Leur conservation est donc de la plus grande importance. 

En ce qui concerne la faune, les hirondelles de rivages (Riparia riparia) sont un exemple d’espèces qui peuvent être dérangées par l’érosion. En effet, ces oiseaux nichent dans les parois fragiles de falaises rocheuses. Lorsque la paroi se retrouve de plus en plus grugée, ses possibilités d’habitat sont réduites. De plus, le durcissement des berges engendré par l’ajout de structures de protection entraîne vraisemblablement une perte d’habitat de nidification en milieu naturel (Gouvernement du Canada, 2022).

ACTIONS POUR MINIMISER L'ÉROSION

Au quotidien, plusieurs gestes simples peuvent être posés pour minimiser son impact sur l’érosion côtière et contribuer à préserver les milieux naturels. Tout d’abord, il est important d’emprunter les sentiers officiels qui mènent aux plages. Cela permet d’éviter le piétinement de la végétation qui, par ses racines, joue un rôle essentiel pour maintenir le sable en place. De ce fait, il faut absolument éviter de circuler en véhicule motorisé sur les plages. En plus de détruire les plantes, le passage de véhicules peut détruire les œufs de capelan et les organismes qui vivent sous le sable de la plage. 

Une autre action simple et efficace est de laisser les débris naturels comme le bois mort et les troncs d’arbres à l’endroit où nous les retrouvons. Ces débris permettent au sable de s’accumuler autour et à la végétation de s’implanter par la suite (Comité ZIP de la rive nord de l’estuaire, s.d). L’importance de la végétation pour minimiser l’érosion s’applique aussi en milieu aquatique. Les plantes qui émergent de l’eau contribuent à atténuer la force des vagues. Celles-ci sont alors moins puissantes au moment d’atteindre la côte et moins de sédiments sont ainsi emportés au large. Il est donc très important d’éviter les plantes émergeant de l’eau lorsque l’on se déplace avec une embarcation, qu’elle soit motorisée ou non (canot, kayak, planche à pagaie, bateau de plaisance, etc.) (Comité ZIP des Seigneuries, s.d).

En connaissant ces bonnes pratiques, vous avez maintenant le pouvoir de contribuer à la conservation des milieux naturels. Appliquez les lors de vos prochaines sorties à la plage et le tour est joué! 

Sources

[1] Comité ZIP des Seigneuries. (s.d). Guide des bonnes pratiques à l’intention des plaisanciers. https://zipseigneuries.com/wp-content/uploads/2018/08/Guide-Chevalier-cuvire.pdf [Consulté le 17 mai 2024].

[2] Gouvernement du Québec. (s.d). S’adapter au littoral maritime. https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/securite_civile/publications/erosion/erosion-ouvrage_protection.pdf

[3] Gouvernement du Canada. (2022). Programme de rétablissement de l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia) au Canada. https://sararegistry.gc.ca/virtual_sara/files/plans/rs-HirondelleRivageBankSwallow-v00-2022Avr-Fra.pdf

[4] Gouvernement du Canada. (2011). Que constitue une détérioration, une destruction ou une perturbation (DDP) de l’habitat de la zostère?. https://www.dfo-mpo.gc.ca/csas-sccs/Schedule-Horraire/2011/03_17-18-fra.html

[5] Comité ZIP de la rive nord de l’estuaire. (s.d). Gestes simples pour la préservation de nos milieux naturels.
https://zipnord.qc.ca/data/13-zipnord/ressources/documents/sys_docs/gestes_simples_pour_la_praservation_de_nos_milieux_naturels.pdf

[6] Lajoie, M., S. Baillargeon, U. Boyer-Villemaire et Y. Crousset. 2007. L’érosion des berges au Québec maritime. Document d’information. Comité ZIP Côte-Nord du Golfe. 44p.

[7] Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. (2023). Adaptation aux changements climatiques : risques liés à l’érosion et à la submersion côtières. https://www.vgq.qc.ca/Fichiers/Publications/rapport-cdd/202/02_cdd_ch02_avril2023_web.pdf

[8] Stratégie Saint-Laurent. (2023). Érosion côtière. https://strategiessl.qc.ca/erosion-cotiere/ [Consulté le 17 mai 2024]